Il y a tant de photographes qui m’ont marqué pendant ma formation. Et cette année « sabbatique » encore, en préparant le concours des Gobelins. Je ne peux vous parler de tous, encore moins faire un article pour chacun d’entre eux ! (Et pourtant.. Ils le mériteraient bien)

Aussi, je vous propose une petite série d’articles thématiques. Avec pour commencer la photographie couleurs américaine. Celle qui me parle presque « uniquement » par ses couleurs. Et mon plus gros coup de cœur BTS’ien va à William Eggleston. On va donc commencer notre voyage par deux photographes de l’ordinaire, du vernaculaire. Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, je vous présente William Eggleston et Stephen Shore !

Shore et Eggelston sont souvent crédité comme étant les premiers à avoir adopté la photographie couleur comme médium artistique. Leur contemporains estimaient pourtant encore qu’elle n’était bonne que pour de la vulgaire photographie publicitaire.

William Eggleston

Photographe américain né en 1939, il a contribué à faire entrer la photo couleurs dans le monde de l’art. Le travail d’Eggleston prend pour thème des sujets ordinaires: les habitants et les alentours de Memphis, un tricycle, du désordre, l’ennuyeux et le banal… Il est en effet attiré par le trivial et l’oublié et ne considère rien de plus ou moins important. Il expose au Musée des Arts Modernes de New-York en 1974.

Eggleston compte un grand nombre de portfolio et de book publiés, de « 14 pictures » en 1974 à « Dust Bells Volume 2 » en 2004. Plusieurs monographies le concernent, dont Le William Eggleston’s guide, réédité en 2003, ou la version 2012 de Los Alamos (à 300$, si si).

Le procédé du dye-transfer se retrouve dans certaines des plus frappantes et des plus célèbres œuvres d’Eggleston, comme sa photographie de 1973 intitulée The Red Ceiling. Il s’agit d’un procédé de tirage couleur, introduit par Kodak, et utilisé principalement dans la publicité. Pour plus d’information sur le dye transfer, je vous renvoi au site Photo-Arago.fr, ou à celui de Eastman (Kodak).

Je ne saurais vous dire ce qui m’attire dans ses images… Mais elles me touchent, m’ont marqué définitivement. La couleur, les sujets, la composition… Tout m’emporte. Cependant, William Eggleston ne fascine pas seulement les jeunes étudiante en BTS 😉 Il a aussi influencé entre autre David Lynch et les Frères Coen (oh… étonnant que ces trois noms ressortent en même temps dans un de mes articles…. :D)

Extrait du documentaire « The Colourful Mr Eggleston » par la BBC One


Stephen Shore

Photographe américain né en 1947, il a participé à la reconnaissance de la photographie couleur comme art dans les musées et galeries. Shore lutte contre l’esthétisme et refuse la sélection artistique, tout méritant d’être photographié. Il voue un regard objectif sur la réalité vernaculaire de l’amérique. Faciné par les paysage du Texas et de l’ouest qu’il visite, il photographiera abolument tout ce qui l’entoure. Motels, nourriture, passants, etc… Il a une fois, photogaphié toute la nourriture qu’il mangeais en une journée par exemple. Il à même souvent capturé l’image de la télévision. « Simple, mais des millions d’utilisateur d’Instagram et de Flickr font exactement la même chose, tous les jours, aujourd’hui » expliquait Francis Hudgson dans le Financial Times.

A 17 ans, Stephen Shore rencontre Andy Warhol, et devient membre de la Factory. A 24 ans, en 1971, il est exposé au Metropolitan Museum of Art. Il s’agit de la deuxième exposition d’un photographe encore vivant du Metropolitan (après Alfred Stiglitz).

Plus de 20 livres de ses photographies ont été publié, dont Uncommon Places: The Complete Works ou American Surfaces. Il est également l’auteur d’un essai sur la photographie, intitulé (en français) « Leçon de photographie: la nature des photographies« . Il à aussi réalisés quelques cartes postales.

Ce qui m’intéresse ici, c’est plutôt l’impression de temps en suspens… Comme si quelque chose de malsain rôdait… Et tout ça de manière très géométrique, directe, mais tout en douceur… Enfin… 😀

« Stephen Shore: Behind the Mythology » par Heidi Hartwig pour Imagista


Les sources:

  • Deux livres : Dans l’oeil des maîtres de la photo, Paul Lowe & La photographie contemporaine expliquée, Jackie Higgins
  • Interview de William Eggleston par Augusten Burroughs pour le New York Times
  • Article de Francis Hudgson pour le Financial Times
  • Site des photographes: StephenShore.net et Eggestontrust.com

Et vous, qui vous inspire ? Pour la suite de cette série, nous partons vers la photographie de rue !

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Posted by:Lauréline Reynaud

Photographe beauté diplômée de l'une des plus grande écoles de photographie Parisienne (Gobelins, l'école de l'image), je considère mon blog et mes réseaux comme un journal. J'y relate mes 5 années d'études et ma professionnalisation : retours d'expériences, conseils et astuces de prise de vue ou de retouche, curation de contenu et inspirations, discussions Business, etc.

6 pensées à propos de “ Les photographes de la couleur [1/3] : Le Vernaculaire ”

  1. Bien cool !
    le Dye-Tranfer me donne moi aussi des impressions bizarres avec ces coloris (cf. le lien que tu donnes ) Super !
    Quand à Shore, oui le côté « absence-mais-pas-tout-à-fait » renvoie aussi .. à ton univers !
    😉
    Bel article !
    Merci

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