La dernière image de mon dossier d’analyse fait partie du livre de photographies de William Eggleston Los Alamos : Lost and Found. Prise entre 1965 et 1968, elle représente l’enseigne d’un Casino Frontier. William Eggleston est né en 1939 aux États-Unis et a contribué à faire entrer la photographie couleur dans le monde de l’art. Pour plus d’informations, vous pouvez allez jeter un oeil à mon article le concernant 😉

Pour les plus curieux et/ou pour aller plus vite, vous pouvez aller directement à la conclusion du dossier!

L’image d’Eggleston

Sur cette image nous pouvons voir d’abord une imposante enseigne lumineuse, annonçant un casino «Frontier». Au premier plan, séparé du panneau par une large route, quatre personnes sont présentes: deux femmes et deux hommes. Ils sont plutôt bien habillés, en manteau, avec des bijoux. Leurs vêtements sont relativement sombres (bleu), seulement l’une des personnes porte un manteau rouge, qui rappelle l’enseigne. Les deux hommes sont assis sur un banc en pierre blanches. Les femmes elles, regardent de chaque côté du banc, l’une face à nous, l’autre de dos. Nous apercevons également beaucoup de voiture, mais au loin seulement.

Composition

Eggleston réalise cette photographie à la verticale et à hauteur d’homme, et la compose selon trois plans:

  • Les personnes âgées au premier plan
  • La route et le panneau lumineux en second
  • La ville, les arbres, le ciel au loin.

L’axe de l’enseigne est bien droit, vertical, ce qui stabilise l’ensemble. La diagonale de l’image qui part du coin supérieur gauche sépare la photographie en deux parties: l’enseigne nette et lumineuse à droite et les personnes âgées, floues à gauche. Enfin la partie supérieur de l’image, composée de ciel et du signal lumineux est bien plus «vide» que la partie inférieure. L’ensemble de cette composition met en valeur l’enseigne, et laisse respirer l’image composée de nombreux éléments.

Lumière et couleur

La lumière de cette scène de rue est entièrement naturelle : elle provient essentiellement du panneau «Frontier» mais aussi des quelques lampadaires dont un certainement au dessus des personnages du premier plan. Le panneau éclaire la scène de manière très forte, dans des teintes jaune et rouge, et attire l’œil. Les phares des voitures sont de la même teinte chaude. Les lampadaires, eux, diffusent une lumière plutôt blanche.

Il y a un fort contraste entre les couleurs très froides de la rue et le rouge-jaune chaud de l’enseigne. Cette image étant réalisé au début de l’utilisation de la couleur par Eggleston, elle n’est pas encore exemple de la saturation typique de son travail même si les couleurs sont déjà bien présentes.

Conclusion du dossier et comparaison

Eggleston, Leibovitz, Shave et l’équipe de Staudinger+Franke ont une manière à la fois similaire et différente de traiter le thème de l’objet dans leur photographie, toujours en les incorporant à une ambiance cinématographique.

La ressemblance la plus flagrante entre les images concerne les couleurs utilisées par les photographes, typique de l’univers cinématographique: les complémentaires bleu/orangé que l’on retrouve dans toutes les images. Ensuite, elles présentent chacune un vignettage plus ou moins accentué en postproduction, et sont particulièrement contrastées. L’éclairage provient systématiquement des éléments de décors, associés à la lumière ambiante. L’environnement a tendance à être sombre, mystérieux, dramatique, propice à raconter une histoire tout en mettant en valeur l’objet présenté. Enfin, le hors-champs à son importance dans toutes ces photos, comme au cinéma.

On note toutefois des différences sur la lumière. L’éclairage de la robe de Shave est bien plus dure, et concentré que celui de Leibovitz, qui utilise une lumière plus homogène par exemple. Les formats sont également différents.

Concernant les éléments représentés, la principale différence entre les images sélectionnées est la présence ou non de personnages humains. En effet, on retrouve deux personnages dans l’image de Leibovitz, et quatre dans celle d’Eggleston mais aucune dans celles Shave et Staudinger+Franke. Cependant même si l’humain n’est pas visuellement là, c’est son absence qui permet à l’objet de prendre vie.

Dans les photos de la série « A Yellow Mustang Journey» et dans l’image « Vogue, Editorial Still Life », les objets sont même personnifiés. Le héro du western de Staudinger + Franke est la voiture elle-même alors que le vêtement de Matthew Shave est en plein mouvement, comme si elle dansait.

Plus qu’une simple histoire à s’imaginer, ces images nous rappellent également d’autres films, séries, ou livres… Les photos de la série «Disney dream portraits » évoquent évidemment les contes adaptés par Walt Disney. L’image de Staudinger+Franke, elle, me parle des Western américains ou italiens, de Retour vers le Futur ou de Starsky et Hutch, alors que celle d’Eggleston me rappelle les Road Movies, comme Paris, Texas de Wim Wenders, ou Las Vegas Parano.


Voila, j’ai essayé de vous présenter ce dossier d’analyse d’image de manière succincte. J’espère que ca pourra vous être utile. Pour une meilleure visualisation, et pour plus de détail, vous pouvez télécharger la version PDF, qui est je pense plus agréable.

Posted by:Lauréline Reynaud

Photographe beauté diplômée de l'une des plus grande écoles de photographie Parisienne (Gobelins, l'école de l'image), je considère mon blog et mes réseaux comme un journal. J'y relate mes 5 années d'études et ma professionnalisation : retours d'expériences, conseils et astuces de prise de vue ou de retouche, curation de contenu et inspirations, discussions Business, etc.

3 pensées à propos de “ La fin de cette analyse d’images (4/4) ”

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