Depuis plus d’une année, avec quelques camarades de Gobelins, nous envisagions de former notre propre collectif. C’était en effet le prolongement logique pour notre petit groupe de six : nous travaillons régulièrement ensemble, nous échangeons presque tous les jours, nous nous demandons des avis presque systématiquement etc… Un collectif nous permettait aussi de nous rassurer face à la sortie de l’école, la profusion des échanges pouvant très vite nous manquer.
Avec l’annonce de la fermeture des établissement scolaires et la mise en place du confinement nous avons décidé de mettre à profit ce temps pour enfin mettre en place et officialiser ce collectif, nommé Les Acanthes, qui s’était formé de manière informelle dans notre esprit depuis au moins un an, sans pour autant le verbaliser réellement. C’est aujourd’hui chose faite !
Nous avons été très heureuses de fêter ce moment avec un « vernissage » virtuel et de lancer, par la même occasion, notre site internet ! Suite à cette exposition, qui a eu lieu du 10 au 12 avril 2020, l’équipe de communication de Gobelins a publié dans sa newsletter spéciale confinement une interview de notre collectif, que je vous remet ici en intégralité ! On y explique d’où vient le nom Les Acanthes, comment nous avons pensé et réalisé l’exposition virtuelle, et nous partageons même quelques conseils liés à notre petite mais chouette expérience !
L’interview des Acanthes
Gobelins : Pouvez-vous présenter les Acanthes ?
Les Acanthes : Nous sommes un collectif de six jeunes artistes – Louise Ducamp, Léa Fiterman, Camille Grelaud, Charlotte Moricand, Lou-Anne Oléron et Lauréline Reynaud – liées par notre approche de la pratique photographique. Nos travaux évoquent l’onirisme et la narration, et nous accordons une importance particulière aux phénomènes qui animent le monde.
G : Qu’est ce qui vous a réuni et vous a décidé à créer les Acanthes ?
A : Nous avons décidé de nous unir dans une réflexion commune après avoir passé trois années d’études à échanger sur nos projets. En a découlé une réelle envie de construire des œuvres collectives mais aussi de nous soutenir dans l’accomplissement de nos ambitions individuelles et d’affiner nos écritures respectives.
G : D’où vient le nom les Acanthes ?
A : Après quelques recherches sur ce que nous voulions pour le collectif, nous nous sommes arrêtées sur plusieurs noms faisant référence à notre pratique, à nos images, et à notre personnalité en tant que groupe. Finalement nous avons toutes préféré Les Acanthes : Acanthe est une nymphe de la mythologie grecque qui fut métamorphosée en plante. Dans le langage des fleurs, elle est le symbole de l’art, du lien éternel et de la persévérance.
G : Comment avez vous eu l’idée d’une exposition virtuelle ?
A : Quand le confinement a été annoncé le 17 mars 2020, nous étions en pleine création de notre collectif, et l’idée de notre premier projet commun, de notre première résidence, s’est imposée assez vite. Lorsque la question de la forme s’est posée, l’exposition virtuelle s’est très naturellement présentée comme réponse logique aux impératifs du confinement.
G : Qu’avez-vous voulu montrer dans cette exposition ?
A : Cette situation qui est inédite et exceptionnelle, provoque des réactions très variées, déclenche des émotions, les intensifie et les exacerbe. Cela nous paraissait pertinent de mettre en lumière ce à quoi le confinement faisait appel dans l’imaginaire de chacune. Certaines d’entre nous se sont concentrées sur le fait de tourner en rond, l’oppression et les souvenirs induits par le confinement ; d’autres ont plutôt choisi d’utiliser les objets du confinement, en interrogeant leur signification ou en les détournant.
G : Quels ont été les retours de cette exposition virtuelle ?
A : Nous avons été agréablement surprises par l’accueil que nous avons reçu! Plus de 250 visiteurs ont été comptabilisés sur l’ensemble du week-end. Nombreux ont été réactifs à la FAQ proposée en story sur Instagram et nous avons reçu une dizaine de mails d’encouragements. Nous tenions à les remercier, tout cela nous a fait chaud au cœur et nous encourage beaucoup pour la suite.
G : Quels conseils pouvez-vous partager aux étudiants qui veulent aussi réaliser une exposition virtuelle ?
A : Puisqu’il s’agissait de notre première exposition en tant que collectif, nous avons dû faire des ajustements. Nous avons remarqué quelques points qui nous semblent importants d’anticiper lors de la création d’une exposition virtuelle.
Dans le cas d’une résidence collective et à distance, il est nécessaire de :
- Préparer le terrain en amont : quoi, qui, comment, en combien de temps ?
- Communiquer clairement sur les attentes de chacun dès le début.
- Répartir les tâches et le temps de parole équitablement.
Concernant l’exposition virtuelle en elle même :
- Ne pas chercher à ce qu’elle soit parfaite : il vaut mieux une exposition en ligne qu’une exposition parfaite qui ne verra jamais le jour.
- Assurer le fonctionnement du site et de la plateforme, peu importe le nombre de visiteurs.
- Demander conseil si nécessaire auprès des enseignants et des camarades.
- Ne pas hésiter à changer de direction si la charge de travail devient trop complexe.
- Assurer la promotion en avance (de plusieurs jours voir semaines), et via différentes plateformes.
- Réfléchir aux horaires d’ouverture/vernissage particulièrement pendant le confinement.
Voila, j’espère que cette interview vous aura donné quelques informations sur le collectif que nous avons décidé de créer ! Vous pouvez retrouver l’intégralité de nos séries « Confinement » sur le site des Acanthes et suivre nos actualités sur instagram ! Nous avons déjà plusieurs autres petits projets dans notre chapeau que nous sommes impatientes de vous montrer ! Vous pouvez également retrouvez nos travaux personnels sur nos sites et réseaux sociaux respectifs:
1 pensée à propos de “ Les Acanthes : une exposition virtuelle pour officialiser notre collectif ”