En prenant l’exemple de la ville de San Francisco sous les nuages de fumées orange dû aux feux de forets dans la région en 2020, et de son traitement médiatique (presse et réseaux sociaux), Clément Paradis (Université Paris 8 – UJM Saint-Étienne, CIEREC), en collaboration avec Morgane Hamon, Taous Dahmani, Louis Boulet et Célia Honoré énonce l’un des paradoxes contemporains de la photographie.
Face à un monde en pleine crise environnementale de grande ampleur, les journalistes, photographes et influenceurs cherchent à alerter, témoigner, faire prendre conscience des enjeux, en produisant paradoxalement ce contre quoi ils luttent : une pollution conséquente. En « alertant sur l’urgence climatique, [ces représentations] font pourtant un usage constant des nouveaux médias dont le poids dans la pollution de l’environnement est de mieux en mieux connu. […] La circulation croissante des images de la catastrophe écologique témoigne ainsi d’une véritable crise de la représentation. »
L’auteur s’inquiète donc de ce que représente la photographie « dans un monde qui se réchauffe » en appelant d’autres recherches, essais et œuvres d’artistes contemporains.